INKTOBER 2020 - #10 HOPE

Mot du jour = Hope (Espoir)

Le texte a été rédigé en premier, l'illustration est basée sur ce dernier.

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L’espoir… L’espoir est une chose étrange, c’est un concept qui aime se contredire lui-même. Parfois vous le cultivez jusqu’à ce que des obstacles adviennent. A d’autres moments, c’est ce qui vous permet de surmonter toutes les adversités et il se nourrit alors de vos échecs.

L’espoir est un concept volatile. Quelqu’un peut le perdre et le regagner dans la même journée. Parfois il marche en vases communicants. Pour préserver l’espoir de l’un, on force le désespoir à l’autre.

L’espoir est créé par ce qui vous entoure, il n’émane pas de vous-même. L’espoir est un être étranger.

L’espoir est un concept fort. Parce que vous l’avez, vous pouvez endurer les pires tortures, les pires souffrances. Mais vous devenez alors obsédé par cette lueur au bout du tunnel, combien même celle-ci n’est qu’un mirage.

L’espoir est entretenu par vous, et parfois même imaginé. Vous êtes son carburant.

L’espoir est comme un feu. Vous ne pouvez le créer vous-même, mais c’est vous qui l’alimentez. Mais parfois, vous regardez le soleil, persuadé que ce feu est accessible. Mais personne n’atteint jamais le soleil.

L’espoir est alors dangereux. Vous devenez fou, obsédé. Persuadé que vous aviez du feu, vous n’avez pas senti vos mains geler et vos doigts se décrocher. Et alors vous souffrez. Vous souffrez pour avoir espéré l’impossible.

Vous ne comprenez pas ? C’est simple… Vous sentez vos jambes lentement s’enfoncer dans la terre ? N’ayez pas peur d’être enterré vivant. Du moins, pas entièrement… Vous avez foulé ces terres et essayé de chasser les êtres qui y vivait. Vous avez amené la mort et la poudre dans mon domaine. Ne vous méprenez pas, j’adore les êtres humains. Vous faites un parfait compost pour mes lombrics.

Mais parce que vous avez commis ces fautes, je me dois de vous châtier. Alors sentez mes racines vous enlacez. Sentez-les vous traîner là où est votre place. Il parait qu’il n’y a rien de mieux que les bains de boue et de limon. Mordez, griffez, criez… Au moment où vous avez posé vos pieds sur moi, vous n’existiez plus.

Ne vous inquiétez pas pour votre matériel, je l’avalerai pour le consumer au plus profond de mes entrailles. Vous n’irez pas aussi bas, non… Ne vous rappelez vous pas ce que je vous ai confié ? J’ai eu tout le loisir de comprendre votre espèce dégénérée. Je sais vous blesser avec le même savoir-faire que vous. Je vais vous ensevelir, mais vous pourrez toujours admirer le ciel. Je veux que vous puissiez voir les étoiles, sentir la pluie et entendre les pas hésitants des imprudents qui viendront vous chercher. Je veux que vous tentiez de vous manifester, qu’ils se rapprochent et que vous entendiez leurs voix. Puis je les enverrais avec vous.

Justement, j’ai brisé mes derniers jouets...